Duval Mélanie
THÈMES DE RECHERCHE
En tant que géographe, mes recherches portent sur l’analyse des processus de patrimonialisation et les enjeux de mise en tourisme des sites archéologiques (sites d’art rupestre, vestiges lacustres – également dénommés « sites palafittiques »). Je m’intéresse aux valeurs attribuées/ mobilisées et aux jeux d’acteurs dans la construction et le fonctionnement de la rhétorique patrimoniale, ainsi qu’aux modes de gestion et de mise en tourisme.
En trois phases interconnectées, j’analyse :
1/ comment, pourquoi et par qui un objet, un lieu, un espace devient du « patrimoine », autrement dit ce que les sociétés souhaitent préserver ;
2/ comment les sociétés s’organisent pour penser la transmission du bien en question : quels périmètres de protection ? Quels modes de valorisation ? Quels modes de gestion ? ;
3/ dans quelle mesure ces objets / lieux patrimonialisés sont mobilisés par les acteurs pour penser le développement de leur territoire : dans des logiques de diversification touristique ? De marquage territorial ?
Sur un plan théorique, mes recherches explicitent les modalités d’articulation entre les Sociétés et leurs Environnements sous l’angle de l’entrée patrimoniale, en mettant en lumière les choix sociétaux en matière de préservation et de transmission.
De manière appliquée, les résultats de mes recherches sont vulgarisés en direction des acteurs territoriaux en vue de les accompagner dans leurs démarches de valorisation des patrimoines archéologiques.
Mots clefs : Critical Heritage Studies, valeurs patrimoniales, dynamiques touristiques, jeux d’acteurs, approche intégrée, sites d’art rupestre, sites palafittiques, espaces protégés
PROJETS DE RECHERCHE EN COURS A l’INTERNATIONAL
• ANR PRC – Projet COSMO-ART : Pour une approche cosmopolite des enjeux de patrimonialisation et de valorisation des sites d’art rupestre en Afrique Australe ; 2022-2026.
Actuellement, je suis responsable scientifique du projet de recherche COSMO-ART, financé par l’Agence nationale de la recherche pour une durée de 4 ans (2022-2026). Celui-ci porte sur les enjeux de préservation et de valorisation des sites d’art rupestre en Afrique australe (Afrique du Sud, Namibie). Pluridisciplinaire (géographie, archéologie, géomorphologie, anthropologie, ethnologie, muséologie, science des matériaux), il mobilise des partenaires australiens, français, namibiens et sud-africains. Suivant une approche cosmopolite, celui-ci analyse les différents usages dont les sites d’art rupestre font l’objet, ainsi que les registres de valeurs patrimoniales qui leur sont attribuées, en questionnant des points d’intérêt communs interculturels. D’un point de vue appliqué, l’objectif est d’intégrer les résultats obtenus dans un même système d’informatique géographique, en vue de produire des documents d’aide à la décision pour les gestionnaires. In fine, l’objectif est de construire une méthodologie reproductible à d’autres types d’espaces / lieux patrimonialisés.
Pour de plus amples informations :
Page de description du projet
Plaquette de présentation
Page Facebook
Site Internet
• IRN RAHMSA : International Research Network « Rock Art Heritage Management in Southern Africa », 2023-2027
Pour la période 2023-2027, je suis également responsable d’un IRN (International Research Network) sur les enjeux de protection et de valorisation des sites d’art rupestre en Afrique australe : l’IRN RAHMSA (Rock Art Heritage Management in Southern Africa).
Financé pour cinq ans par le CNRS, ce réseau de recherche international implique des partenaires dans cinq pays : Afrique du Sud, France, Botswana, Namibie, Zimbabwe. Dans chacun des cinq pays, et sur un rythme annuel, des workshops seront organisés sur différents volets liés aux enjeux de protection et de valorisation. Les objectifs sont à la fois de transférer les résultats de recherche obtenus dans le projet COSMO-ART et de participer à la formation des étudiants et des professionnels en Afrique australe sur ces thématiques.
Chaque workshop fera l’objet d’un appel à candidature spécifique, avec un processus de sélection des participants. Les frais de participation aux workshops seront pris en charge par le réseau de recherche. Suivant les financements complémentaires obtenus, des bourses d’aide à la mobilité seront mises en place afin de couvrir les frais de déplacement des déplacements jusqu’au lieu du workshop.
Page de présentation du projet
METHODES
En termes de méthodes, mes recherches s’inscrivent résolument dans une approche à la fois diachronique (temps de structuration des territoires), synchronique (jeux d’acteurs spatiaux), systémique (croisement des échelles socio-spatiales et temporelles), comparative (en vue d’interroger les spécificités du local versus des processus généraux) et une approche résolument tournée vers l’interdisciplinarité (collaborations avec les champs de la géologie, de l’économie territoriale, de l’archéologie, de l’anthropologie, celui de la muséologie ainsi qu’avec celui des sciences des matériaux et plus précisément de l’archéométrie).
DONNEES
En termes de données, je croise :
– des données qualitatives (analyse de discours à partir d’entretiens semi-directifs, de plans de gestion, de documents promotionnels ; travail dans les archives historiques et à partir de la littérature grise ; observations de terrain),
– des données quantitatives (liées à la fréquentation touristique de ces sites) ;
– ainsi que des données cartographiques avec un focus sur les périmètres de protection et les choix sous-jacents à leur définition.
TERRAINS D’ÉTUDE ACTUELS
• Les gorges de l’Ardèche et les plateaux karstiques environnants ; les enjeux territoriaux autour de l’Espace de Restitution de la grotte Chauvet-Pont d’Arc et du bien UNESCO
• Les sites d’art rupestre en Afrique australe avec, en Afrique du Sud : le bien UNESCO du Maloti-Drakensberg (Afrique du Sud), la région du Makgabeng (Province du Limpopo), le massif du Cederberg (Province du Cap-Occidental), les sites d’art rupestre autour de la région de Kimberley (Province Cap-du-Nord) ; en Namibie : les sites d’art rupestre dans le massif de l’Erongo (en partenariat avec les équipes du Museum National d’Histoire Naturelle) et du Brandberg.
• Les roches gravées guadeloupéennes (Antilles françaises)
• Les sites d’art rupestre dans les Alpes (Maurienne, Mercantour, Valcamonica)
• Les vestiges lacustres (sites palafittiques) préhistoriques autour des lacs alpins